La saveur de Noël est dans une pâte de coings orange et cannelle
Une grande partie de la joie de Noël réside dans l'attente.
Les enfants attendent le père Noël et les jouets. Les grands attendent l'étincelle dans les yeux des enfants. Et tous attendent la fête, le partage, les douceurs, les friandises. Depuis la fin novembre on a soigneusement préparé des gâteaux, des truffes, des brioches, que l'on grignote en comptant les jours.
On a mélangé le miel avec de la cannelle, de l'anis étoilé et de la cardamome. On a fait macérer des épices dans du vin sucré que l'on fera chauffer avant de le boire pour faire briller les yeux et réchauffer les cœurs. Tout cela c'est la saveur de l'amour. La saveur des jours d'enfance, quand Noël ne signifiait pas encore la course effrénée dans les magasins, mais une foule de petites préparations joyeuses qui ponctuaient l'attente et parfumaient toute la maison.
Les pâtes de coings c'est comme du concentré de fête. C'est tout le goût de Noël contenu dans une seule petite bouchée sucrée. Rien que ça. La cannelle, les agrumes et le coing : des arômes fruités et épicés qui nous enveloppent de souvenirs. Faire la fête et faire plaisir, c'est possible sans dépenser des fortunes.
Ce petit délice peut se servir avec le café, à la fin du repas de Noël. Ou garnir des corbeilles gourmandes à offrir en cadeau. Ou à déguster comme ça, pour le plaisir.
Comptez 2 jours de préparation, car il y a beaucoup de temps de repos. Ça vous laisse quelques heures pour décorer votre sapin, réfléchir au menu du réveillon, et emballer les cadeaux.
Vous n'avez pas trouvé de coings ? Faites-les avec des pommes !
1,5 kg de coings
1 cuil. à soupe de cannelle
1 orange bio
1 citron bio
Sucre
5 cl de kirsch
50 g d'écorce d'orange et autant de citron confites, passées à la moulinette (voir la photo ci contre)
Pour les réaliser, on commence comme pour la gelée de coings. Vous vous rappelez ? c'est expliqué ICI. On a fait cuire les coings dans l'eau, et on les a égouttés toute la nuit dans une passoire. Le jus sert pour faire la gelée. Maintenant on s'occupe de la pulpe précieusement conservée qu'on met dans un saladier.
On l'assaisonne avec la cannelle et le zeste râpé de l'orange et du citron. On mélange, et on laisse reposer quelques heures sous un film étirable.
On passe ensuite la pulpe au moulin à légumes muni de la grille la plus fine. Le moulin à légumes est important, parce que la grille, si elle est fine, va filtrer toutes les peaux et les pépins des coings. Si vous n'avez pas de moulin à légumes, vous pouvez broyer la pulpe au mixeur, mais alors il faudra la passer à travers un tamis pour éliminer les peaux.
On pèse la purée obtenue et on ajoute la même quantité de sucre. C'est facile : pour 1 kilo de pulpe, 1 kilo de sucre. J'en ai récupéré 1,2 kg après passage au moulin.
On verse le tout dans la bassine à confiture et on ajoute le jus d'un citron.
La cuisson se fait à feu vif, jusqu'à 104°C au thermomètre. Si on n'a pas de thermomètre, on sait que c'est cuit quand la préparation se détache de la bassine. Les deux photos ci dessus ont été prises au début et à la fin de la cuisson. On peut voit que c'est devenu très épais et à chaque tour de cuillère on peut voir le fond du récipient. Il faut remuer presque tout le temps, pour que ça n'attache pas au fond. C'est à la fin, hors du feu, qu'on incorpore les écorces confites d'agrumes et le kirsch. La préparation étant chaude, l'alcool s'évapore tout de suite et il ne reste que le parfum.
On étale la pâte sur une plaque tapissée d'une feuille d'aluminium, ou d'un papier sulfurisé, comme on veut. On égalise bien la surface avec la spatule. On laisse reposer 24 heures. Oui, il faut encore patienter !
Le lendemain, la plaque est devenue ferme et on peut la retourner sur le plan de travail. On décolle le papier et on coupe tout ça en carrés.
Il ne reste plus qu'à les rouler dans le sucre. Là, vous pouvez faire intervenir les enfants, ça devrait leur plaire de mettre les doigts à la pâte ! Ensuite il suffit de les ranger sur un plat, on les conserve à l'air libre et à température ambiante. Elles se bonifient encore pendant quelques jours, les parfums vont s'interpénétrer et se développer.
De toute façon vous n'allez pas tout manger le même jour !
Ah ? ... Si ?