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du miel et du sel
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20 octobre 2008

Le petit Lepetit, où l'on reparle du camembert

Vous vous souvenez de la guerre du camembert ? J'en ai parlé ICI. Une guerre à coups de moulage à la louche et de grandes giclées de lait thermisé.

loucheJe résume, pour ceux qui n'ont pas suivi depuis le début :
Le groupe industriel Lactalis (qui fabrique entre autres le camembert Président) a souhaité changer la charte de l'AOC de ces fromages au lait cru, sous de fallacieux prétextes de santé publique, alors que c'était en réalité pour des raisons de facilité de fabrication et d'économie : un fromage au lait cru coûte plus cher à fabriquer qu'un fromage pasteurisé.

Ce même groupe industriel a racheté plusieurs fromageries traditionnelles qui fabriquaient autrefois d'excellents camemberts : Lanquetot, Lepetit et Isigny-Sainte-Mère. Ces fromages étaient vraiment fameux, dans le temps jadis.
Oui, jadis. Maintenant qu'ils sont fabriqués par Lactalis, ils sont devenus ni plus ni moins des produits industriels tout à fait médiocres.

Heureusement, on peut le dire, cette tentative de modifier l'AOC a échoué. L'INAO a maintenu l'obligation du lait cru pour le camembert de Normandie. Le véritable camembert est toujours fait selon un cahier des charges précis sur la provenance du lait, la fabrication, la fermentation, l'affinage. Ce qui veut dire que les fromages fabriqués par Lactalis n'ont pas le droit à l'appellation : ils voulaient le beurre et l'argent du beurre. Ils n'ont eu que l'argent. Mais il faut croire que cela ne leur suffit pas.

lepetit_camembertSuite à cela, le groupe Lactalis a décidé de fermer à la fin de l'année 2008 le site historique de fabrication des camemberts Lepetit à Saint-Maclou dans le calvados, en raison, disent-ils, d'une baisse des ventes. Cette fromagerie avait été créée en 1872 par Léontine et Auguste Lepetit. Cette marque historique a donc perdu l'AOC depuis d'elle a été rachetée par Lactalis, puisque le lait est maintenant thermisé (doux euphémisme pour ne pas dire "chauffé", et pour nous fait croire que c'est mieux). Sur les 93 salariés, 26 conserveront leur emploi et les autres seront reclassés sur un site voisin dans le Calvados.

La baisse des ventes, qui remonte au début 2008, disent-ils chez Lactalis, s'explique par la forte hausse du prix du lait qui a fait passer au camembert le seuil psychologique des 2 euros, mais aussi par les attaques subies par la marque Lepetit dans les médias depuis qu'elle a quitté l'appellation d'origine contrôlée. "La violence des attaques menées contre nous a semé le doute chez un certain nombre de consommateurs. Il y a eu un dénigrement de la marque absolument évident ."
La baisse des ventes de Lepetit serait un cas isolé, d'autres marques de camembert du groupe sont en hausse dans la moyenne gamme, la marque Président se porte bien.

camembertlepetitOn est content pour elle. Et on ne s'inquiète pas le moins du monde pour Lactalis :  deuxième groupe laitier mondial et premier européen. Si on pleure, c'est simplement en pensant à Léontine et Auguste, qui s'efforçaient de produire un fromage de qualité, et qui ont réussi à la maintenir pendant plus d'un siècle.

Et sur la question des basses attaques, ils s'y connaissent, chez Lactalis, puisqu'en mars 2008, ils ont accusé les camemberts Réo (AOC au lait cru, je précise) de contenir des bactéries pathogènes. Les camemberts sont retirés de la vente, on fait des analyses... et ... rien. Ils sont absolument parfaits , ces camemberts au lait cru, absolument propres à la consommation.

Le 10 octobre dernier, c'est le tour de la fromagerie du domaine de  Saint-Loup à Cambremer, de la marque Graindorge, qui est l'un des plus farouches défenseurs de la fabrication traditionnelle du camembert. Les fromages de cette marque sont accusés (par Lactalis) de contenir des bactéries pathogènes. De nouveau : rappel des marchandises qui sont retirées de la vente, analyses... et encore une fois : blancs comme neige ou plutôt comme la fleur sur la croûte du camembert. Les résultats des analyses viennent de tomber pas plus tard que le 17 octobre. Point de vilaines bactéries.

Vous imaginez le préjudice pour ces fabricants, obligés de retirer les fromages de la vente, de faire des analyses, de se justifier alors que leurs produits ont toujours été très bons et conformes aux règles d'hygiène.

Ce qu'ils ne nous disent pas , chez Lactalis,  c'est que ces marques de "vrai" camembert, comme Graindorge, Réo, Gillot, on vu leurs ventes grimper en flèche. (Et ces camemberts, vendus le plus souvent dans le circuit des crèmeries et des marchés, coûtent plus de 2 euros).

Oh. Comment est-ce possible ? On ne pourrait plus tromper complètement les consommateurs sur la qualité de ce qu'ils achètent  ? Vraiment c'est uniquement à cause de nous et de nos attaques ? Nous sommes coupables, nous les médias ? Alors on se venge sur les 93 salariés ? On se venge sur les marques artisanales vendues chez les bons crémiers ?  C'est petit, monsieur Lactalis. Qu'on me pardonne ce mauvais jeu de mot.

On ne se pose pas la question, chez Lactalis, de savoir si les consommateurs n'achètent plus cette marque tout simplement parce qu'ils ont été déçus par la qualité et qu'ils trouvent que le fromage Lepetit est devenu médiocre ? Vraiment, on décide jusqu'au bout de les prendre pour des imbéciles, les consommateurs ?

 

 

 

 

 

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Commentaires
H
Ah, je comprends maintenant pourquoi il est devenu quasiment impossible de trouver un bon camembert en Suisse !<br /> <br /> Il faudra que j'approfondisse la chose auprès de mon fromager préféré…<br /> <br /> Merci pour les précieux renseignements que vous publiez sur votre site !
M
Bien sûr! les fromages industriels usilisent aussi du lait industriel, dont les vaches sont nourries aux granulés ou à l'ensilage et ne connaissent même pas le parfum du trèfle ou d el'herbe verte. Quelle pitié.[holalala]<br /> Je pense que vous devriez aussi aimer lire [URL]:url:dumieletdusel.canalblog.com/archives/2010/06/01/18078873.html[NAME]cet autre article à propos du lait cru(clic)[/URL].
P
Sans oublier, que l'on ne peut se lasser des "authentiques" camemberts aux laits crus, parce qu'ils changent de bouquets suivant les saisons. Puisque nos amies les vaches ne mangent pas le même fourrage toute l'année.<br /> <br /> Vous lire est un plaisir rare, donc précieux !
M
Pascalus, non, c'est moi qui vous remercie, pour toutes ces remarques très pertinentes !<br /> Merci pour vos commentaires et au plaisir de vous lire à, nouveau !
P
Bonjour Marie-Claire,<br /> <br /> Encore merci ; "Continuons le combat !"<br /> <br /> Vous écrivez :<br /> <br /> "[I]Le groupe industriel Lactalis (qui fabrique entre autres le camembert Président) a souhaité changer la charte de l'AOC de ces fromages au lait cru, sous de fallacieux prétextes de santé publique, alors que c'était en réalité pour des raisons de facilité de fabrication et d'économie : un fromage au lait cru coûte plus cher à fabriquer qu'un fromage pasteurisé.[/I]"<br /> <br /> Vous avez parfaitement raison, comme d'habitudes. Il y a infiniment plus de bactérie dans les "fruits de mer" ; faudrait-il les stériliser ? Stériliser aussi les Sushis ? Stériliser les fruits et légumes qui poussent en pleine nature ? Stériliser toutes les eaux ? Stériliser les oeufs ? Ne plus manger de tartares de boeuf, ou de saumon, ni ce carpaccio...?<br /> <br /> Il y a deux autres raisons beaucoup plus scandaleuses, (le fric, rien que le fric, dans le mépris de toutes autres considérations les plus légitimes) :<br /> <br /> 1 - Pouvoir exporter du camembert AOC, sans interdictions contre ses bonnes bactéries. Comme l'on vend mieux des vins grâce à l'AOC.<br /> <br /> 2 - Leur but était de faire disparaître le camembert au lait cru, parce qu'ils rappellent aux consommateurs que les camemberts industriels au lait cuit ne sont pas de véritables camemberts. Même si on les met dans des boite en bois qui sont sensés permettre de le tâter au pouce pour les choisir, alors qu'ils sont tous étudiés pour être constamment identiques, (tromperie évidente). Hors, n'importe qui peut donner le nom de camembert à son fromage, puisque cette dénomination est tombée dans le domaine public. On trouve du "camembert" chinois, mexicains et africains, qui n'en a que le nom.<br /> <br /> En résumé ; l'existence du camembert au lait cru fait sans cesse rappeler que ceux industriels aux laits cuits sont une abomination pour le pays Roi de la gastronomie. Cela, ils ne l'assument pas et c'est un danger (insignifiant en réalité) pour leur expansion pandémique, en une époque où l'on essaye de retrouver l'authenticité des bons produits savoureux ! Ils n'ont pas réussis à manipuler le petit peuple en lui faisant "peur" avec sa santé, en cette période du tout "sécuritaire" qui fait monter les extrêmes... Maintenant ils essayent de le faire en parlant de menaces sur leurs employés, (qu'ils prennent donc en otages). Ce qui est une contre-vérité flagrante et injustifiable. Je ne vois pas comment une très petite production de camemberts au lait cru pourrait menacer ces puissantes méga-industries (fromagères). S'en serait presque risible, si ce n'était pas de la propagande qui s'attaque à l'une des bases de nos valeurs patrimoniale qu'est ce Roi des fromages. Il en serait autrement si les fromages industriels au lait cuit seraient interdits, ce qui n'est pas le cas. Et encore ; il leur suffirait de fabriquer du "vrai" fromage et la majorité des emplois serait préservés. On en mangerait moins souvent, mais en se régalant vraiment et autrement qu'en "bouffant" (pas d'autre mot plus juste) ces pates insipides qui collent aux dents.<br /> <br /> Parler de risques de pertes d'emplois pour justifier de vendre de la mer*de en jolis boites de bois, avec un bout de papier plastifié rouge et blanc qui rappelle les anciens tissus de la campagne ; c'est totalement décalé et faux, tout autant que leurs Pubs mensongères faussement paysannes. <br /> <br /> Il faut se battre contre ces entreprises qui appauvrissent l'image culinaire de la France. Parce que c'est ce qu'il nous reste de plus précieux pour se distinguer de par le monde, puisque presque tout se fabrique de plus en plus très loin de l'hexagone. Ainsi, c'est un enjeu national, voir patriotique, pour sauver l'image de la France, donc nos emplois jusque dans de multiples domaines autres que culinaires. Si ces affreux industrieux qui s'intéressent plus aux "parts de marchés" qu'aux parts de fromages, avaient réussis à faire disparaitre notre précieux camembert au lait cru ; il n'y aurait plus eu aucune raison de ne pas les acheter venant de n'importe où sur la planète. Avec pour argument qu'ils seraient fabriqués suivant les méthodes françaises. Et l'AOC serait réservée aux même mauvaises pates fabriquées en France. Préserver nos camemberts au lait cru, c'est protéger notre image, donc précisément nos emplois dans un sens large !<br /> <br /> Non, ils n'auront jamais l'AOC et s'est une victoire juste et méritée du "bien" contre le "mal "! Tout comme pour l'Emmenthal français (beurk !) fabriqué différemment du "vrai" et dont le véritable lieu d'origine est en Suisse, dans la région de l'Emmenthal et le gruyère (qui ne doit pas avoir de trous non plus) de la région de la Gruyère, ect...<br /> <br /> Mes hommages, chère, très chère et précieuse madame !
M
Merci pour cette précision, Leymia !<br /> La coopérative d'Isigny Sainte mère était aussi en première ligne pour vouloir aussi supprimer le lait cru de l'AOC, mais elle est (pour l'instant)indépendante de Lactalis.
L
Je viens de découvrir ton blog et je l'aime beaucoup, pour tes recettes toujours appétissantes, mais aussi pour tes commentaires sur l'agro-industrie. Je pense qu'il va devenir une de mes "e-bibles".<br /> <br /> Mais juste une petite remarque sur cet article. A ma connaissance La coopérative d'Isigny-Sainte-Mère n'appartient pas au groupe Lactalis. Je pense que tu confonds avec la Société Beurrière d'Isigny-le-Buat.<br /> <br /> Signée, une Normande d'adoption qui bosse dans l'agro-industrie, mais qui ne jure que par les produits les plus simples (hum ... ça fait un peu long comme signature)
M
complétement d'accord avec toi, j'ai d'ailleurs, mis un lien vers ton blog , sur le mien, car je trouve ton post complet , et bien expliqué. continuons à militer pour garder nos bons produits. bonne journée à toi .
A
Et oui, aujourd'hui un camambert est fabriqué en 4 jours au lieu de 4 semaines. C'est plus rentable mais forcément moins bon !
R
Excellent article.<br /> Y a pas photo Lepetit n'est plus ce qu'il était. Vive les fromages au lait cru !
M
Article très intéressant et dialogue constructif. <br /> Moi, j'aime le fromage avec du goût. C'est vrai que le camembert Lepetit a perdu cette saveur, je comprends mieux pourquoi. Après c'est sûr il faut être vigilant, et faire confiance aux sociétés respectueuses de notre santé. Bonne journée. Bises
T
J'avais encore en tête ton derner article sur les fromages "à la louche" ce soir et j'en parlais justement à mon homme, parce qu'on a mangé du Lanquetot et que je ne voyait plus le "AOC".<br /> Benvoilà. Le jeudi, y a marché bio à Auray, je vais y aller et acheter du fromage de chèvre au lait cru. Et toc.
C
Bonsoir :) merci pour tous ces renseignements et cet échange de points de vue:) J'ai encore appris beaucoup de choses édifaintes ce soir.<br /> Bisous :)
M
La contradiction est toujours intéressante, il faut l'accepter car c'est plus constructif que de monologuer seul dans son coin.<br /> Ton domaine d'activité est vraiment intéressant, oui, de garder ta candeur est tout ce que je te souhaite, et surtout d'agir toujours en accord avec tes convictions profondes, c'est ça qui est important.
M
Merci de ta réponse, et surtout de ne pas avoir mal pris la mienne :o) Je suis tout à fait d'accord avec toi pour ce qui est de la coexistence possible des fromages traditionnels et des fromages fabriqués en usine. Leur clientèle est foncièrement différente, et finalement quoi que fasse Lactalis elle le restera, bien évidemment. Je suis jeune ingénieure en microbiologie et sécurité des aliments, et je vais être placée au coeur de ces histoires. J'espère pouvoir garder ma "candeur", en école d'ingénieurs on nous enseigne bien sûr les intérêts de l'entreprise, mais nous gardons à coeur les intérêts du consommateur, j'espère que cela ne sera pas pourri par les années d'expérience!
M
Merci, Marie, d’avoir donné ce point de vue qui apporte une saine contradiction.<br /> Oui c'est normal que Lactalis ait cherché à garder l'AOC, c'est de bonne guerre, comme on dit. La garder, non pas en s’y conformant, mais en la dénaturant complètement !<br /> Depuis au moins huit mille ans que le fromage au lait cru existe (on a retrouvé des faisselles néolithiques datant de 6 000 avant JC), le dernier consommateur mort en ayant mangé un camembert ne date pas d’hier. Je ne vais pas revenir sur la supériorité ou non du lait cru sur le lait thermisé ou pasteurisé je me suis déjà exprimée sur ce sujet dans ce blogue (cliquer sur le mot "fromage" dans le nuage de tags à droite).<br /> Je sais que tout cela ressemble à une guerre des anciens contre les modernes. Les tenants de la tradition contre ceux qui veulent le progrès et le bien de l’humanité. Mais cela est déguisé : ne nous leurrons pas, ce n’est pas le bien de l’humanité qui est recherché par les industriels, mais le bien de leur compte en banque.<br /> Il y a sous sous-jacente dans leur démarche la volonté de tromper le consommateur : n’ayant plus l’AOC, on inscrit en gros sur les étiquettes des choses du genre « traditionnel », « moulé à la louche », alors qu’il s’agit de purs produits de l’industrie agro-alimentaire. <br /> Ce qui me frappe aussi c’est la paranoïa de Lactalis. Pourquoi, en effet, ne continuent-ils pas tranquillement à fabriquer leurs millions de fromages aseptisés en laissant les autres faire les leurs tout doucement à la main, avec le lait cru des vaches normandes ayant brouté de l’herbe dans les seuls départements de Normandie ? De toutes façons, ces fromages ne sont pas distribués dans les mêmes circuits et n’ont pas la même clientèle. Les chiffres de production n’ont rien de comparable non plus, d’ailleurs. Il me semble que les deux peuvent très ben coexister sans problème. De toute façon, un habitué de « Président » trouvera trop cher un « Réo » acheté chez le crémier, et sans doute son goût typé ne lui plaira pas, Un amateur de vrai camembert AOC, n’achètera jamais un « Président », et ceux qui ont connu autrefois les Lepetit ou les Lanquetot vont se mettre au saint nectaire ! <br /> Graindorge, Réault ou Gillot n’ont pas l’intention d’imposer au monde la seule existence des fromages au lait cru : ils souhaitent juste que le consommateur soit informé de ce qu’il achète. L’AOC garantit (encore) un cahier des charges clair et respectueux à la fois de l’hygiène, du terroir et du goût. Alors on ne peut pas en faire n’importe quoi ! <br /> On accepte cela, et bientôt le Saint-Emilion AOC sera fait dans des usines Croates avec du jus de raisin importé de Chine !
M
Je sais que nous ne vivons pas dans un monde de Bisounours... Mais à te lire, on croirait que Lactalis, c'est le Mal. Il est évidemment question d'argent, une multinationale qui emploie près de 35000 personnes ne peut pas se comporter comme le fermier qui te vend son fromage moulé à la main. Mais les recettes ne se font pas à tout prix, quand même. En industrie, la santé du consommateur est un point critique, pas par bonté d'âme, mais parce qu'un consommateur de mort signifierait la fin du groupe. Alors lait cru, lait pasteurisé... Il est vrai que le lait cru a une flore microbiologique beaucoup plus étendue que le lait pasteurisé ou même thermisé, qui inclue des agents technologiques mais égalements des contaminants (par ailleurs, "thermisé" ne me paraît pas tellement un euphémisme, c'est simplement la dénomination du traitement thermique que l'on applique au lait, à ne pas confondre avec la pasteurisation non plus). Puis lait cru ne signifie pas forcément bon fromage, et lait pasteurisé fromage à jeter. Quelque part, je comprends que Lactalis ait voulu garder l'AOC, c'était normal qu'ils essaient, puisqu'ils ne pouvaient pas vraiment se permettre de travailler au lait cru. Pour ce qui est des mesquineries de Lactalis envers Réo, il me semblait que les fromages analysés n'étaient pas ceux incriminés? rien n'aurait pu être confirmé ou infirmé d'après ce que j'en avais su, parce que Lactalis aurait tardé à transmettre l'information sur cette possible contamination (d'ailleurs, je ne sais pas s'il y a eu des avancées dans cette histoire mais à ce moment-là j'en avais conclu qu'on ne saurait pas la vérité). En revanche, ils ont un peu perdu les pédales pour ce qui est de Saint-Loup, c'est très mal joué d'un point de vue communication (même si sans sources directes et fiables je ne me permettrais pas de remettre en cause l'honnêteté de leurs accusations, j'essaie de garder un peu d'objectivité). Je ne sais pas, personnellement, ce qu'il faut penser de la lutte des géants de l'agro-alimentaire contre les petites PME ou TPE défendant les valeurs traditionnelles. J'ai tendance à croire que le consommateur a plus de responsabilités que ce qu'il veut bien accepter. Peut-être que c'est parce que je suis encore très jeune et un peu innocente? En écrivant ceci, le but n'était pas de défendre le groupe à tout prix (surtout qu'il me faudrait bien plus de données que celles que j'ai pour accuser ou défendre Lactalis), plutôt de donner un autre point de vue sur la question, avec du noir mais aussi du blanc.
L
Chez toi Marie Claire, on ne reste pas longtemps un imbécile, c'est clair (normal...) bien argumenté et bien expliqué. <br /> Du miel et du sel, le blog qui rend intelligent.
T
Tu as détaillé un propos qui me tient à coeur et sur lequel j'ai publié de façon sans doute un peu trop rapide... Pourvu qu'on en parle...
M
C'est passionnant et édifiant ton article. Je suis heureuse qu'une partie des consommateurs sache faire la différence entre un fromage au lait cru et un fromage pasteurisé. C'est toute l'éducation du goût ! Ces grands groupes, super-puissants, se croient tout permis... comme tu dis, ils ferment des usines mais ils continuent malgré tout à gagner de l'argent, c'est un paradoxe ! Je suis triste moi aussi pour les fondateurs de l'usine Lepetit et pour tous ceux qui disparaissent petit à petit, mangés par les ogres industriels. C'est un combat de tous les jours que les consommateurs doivent mener en choisissant la qualité et non pas le prix.
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  • Cuisine poétique. Les recettes d'une journaliste culinaire, ses coups de cœur, ses bonnes adresses : restaurants, producteurs. On apprend à choisir les meilleurs produits et respecter le rythme des saisons. On fait attention aux pièges de l'agro-industrie.
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