Singapour, les contrastes et la poule au riz
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Je ne suivrai pas un plan logique pour vous présenter mes explorations singapouriennes, chers lecteurs. Ce sera au fur et à mesure de mes promenades, que vous verrez ces découvertes. Suivez le fil, même décousu, il nous mènera bien quelque part. Il me semble que c'est plus intéressant si c'est spontané. Vous pouvez cliquer sur les photos pour les voir plus grandes.
Singapour, c'est haut, c'est imposant, c'est vertigineux ! Ici, 250 mètres de haut et 70 étages. Comme on n'a plus beaucoup de place à l'horizontale, on gagne sur la mer et aussi on construit à la verticale.
C'est
une ville de contrastes. Les buildings côtoient les vieilles et petites
maisons de l'époque coloniale, vous les distinguez, toutes petites, à
gauche du pont sur l'autre rive du fleuve.
Cette carte postale du même endroit que ma photo ci dessus, montre le pont sur la Singapore River tel qu'il était en 1911. Le changement est saisissant. Le pont a été reconstruit depuis. La végétation sur la colline a laissé place aux gratte-ciel. Les cargaisons de bois sont prêtes à être embarquées. Les maisons à gauche du pont sont des lieux de divertissements pour les marins et les dockers. Aujourd'hui au même endroit, ces maisons sont des restaurants du type "pièges à touristes". Qu'on se le dise !
Sans nous laisser piéger, nous poursuivons notre chemin dans la City, le quartier des affaires.
Et nous arrivons à Lau Pa Sat, situé Raffles Quay. Ça devient nettement plus intéressant.
Lau Pa sat est un Hawker Center, aussi appelé Food Court. Les Hawker sont les marchands ambulants qui vendaient des repas prêts à emporter au coin des rues. C'est issu d'une longue tradition en Asie : manger dans la rue. Le fast food avant la lettre, sauf que là ce n'est pas de la nourriture vite faite et au rabais, ce sont de vrais plats élaborés, souvent mijotés des heures, avec des ingrédients choisis, et c'est délicieux.
Le gouvernement Singapourien a voulu mettre de l'ordre dans ces myriades de marchands ambulants plus ou moins contrôlables, et les a regroupés dans des centres en général en plein air, ou comme ici dans un ancien marché du XIX° siècle à l'architecture victorienne. Cela a permis de superviser l'hygiène des établissements. Chaque stand affiche une lettre sur sa devanture : A, B ou C. Le A offre la meilleurs qualité et garantit une hygiène irréprochable, le B est encore très correct. Le C n'existe pas, je n'en ai vu aucun. Je pense qu'en ayant C, le commerçant voit sa fréquentation considérablement diminuer et doit fermer boutique.
Dans ces centres, on peut manger toutes sortes de cuisines : chinoise, malaise, japonaise, indienne, coréenne, ou même européenne, par exemple italienne. On a l'embarras du choix, et on fait un repas complet pour moins de 10 euros par personne.
Le principe est de commander les plats que l'on désire à chaque stand, puis on vient vous les apporter à votre table. On peut très bien prendre une entrée indienne et un plat chinois, avec un dessert japonais. (Dire que certains croient avoir inventé la fusion food — en cuisine on n'invente plus rien, ça je vous l'assure). Comme boisson, on se laisse séduire par les jus de fruits frais : lime, avocat, mangue, ananas, noix de coco, un délice.
Clin d'oeil à mon ami Nick, voici la boutique du Coréen, qui cuisine les abats de cochon. Pour commander, c'est facile, même si on ne lit pas le coréen, car les plats sont photographiés.
Par quoi nous laisserons nous tenter ?
Les aubergines à peau verte et bien épicées du stand indien nous font de l'œil. Non, vous n'avez jamais mangé d'aubergines.
Un curry de légumes, pommes de terres et aubergines, du poulet épicé, une soupe aux lentilles corail, du riz au safran et un naan. Délicieux. Épicé, oui, mais ça n'emporte pas la bouche. C'est exactement comme il faut, cela a beaucoup de goût, si vous aimez les choses fades et plates, cela ne vous plairait pas.
Il ne faut surtout pas manquer l'incontournable spécialité de Singapour : le Hainanese Chicken Rice. Hainan est une île située au sud de la Chine. De là sont originaires beaucoup des chinois venus peupler Singapour, et qui l'ont même construite depuis le XIX° siècle.
Il s'agit d'un poulet tendre et savoureux, poché dans un bouillon parfumé d'ail et de gingembre, puis sa peau est badigeonnée avec de l'huile de sésame. Le riz est cuit aussi dans le même bouillon, avec la graisse du poulet. Il est accompagné d'une sauce pimentée parfumée au citron vert. C'est un pur régal. On le sert avec des tranches de concombre, des oignons de printemps et de la coriandre fraîche. L'assiette de légumes verts sur la photo est un genre de chou à longues tiges (comme des feuilles de brocolis) simplement sauté à l'ail et au gingembre.
Nous dégustons tout cela en admirant la dentelle de l'architecture victorienne.
Vous voulez la recette ? Cela tombe bien, je l'ai trouvée. Et cela tombe encore mieux, tous les ingrédients sont trouvables en France. Elle ressemble terriblement à notre poule au riz, mais beaucoup plus haute en couleurs. Pour la découvrir, rendez-vous ICI (clic !)
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