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du miel et du sel
8 novembre 2010

Dîner chez le Pape

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On rêve de le faire une fois dans sa vie : aller dîner chez le Pape. Après ça, on est sûr d'atteindre le paradis, avec tous les saints autour de nous : Marcellin, Nectaire, Honoré, Emilion, Chinian et bien sûr Amour ...  sans oublier les saintes comme Maure ou Croix du Mont. Ce fut une béatitude du début jusqu'à la fin. Un enchantement, de l'émotion, du grand spectacle, des saveurs magnifiques.

assiette

Le Pape ? Je parle  bien sûr de Paul Bocuse, et de son restaurant 3 étoiles depuis 1965, au bord de la Saône à Collonges au Mont d'Or (clic). Qu'aviez-vous compris ?

Un peu d'histoire. C'est dans les années soixante dix qu'eut lieu mon éveil à la cuisine. A l'époque, on voyait Paul Bocuse dans toutes les émissions culinaires à la télévision, et je notais soigneusement les recettes, à côté de celles de Vergé, Guérard et Troisgros, dans un cahier rouge que j'ai toujours. Je ne vais pas vous rappeler son parcours. Si toutefois vous veniez de la planète mars, vous le trouverez ICI. Je puis dire que, adolescente, j'ai appris à faire la cuisine avec Paul Bocuse, car c'est en suivant les recettes de son livre "La Cuisine du Marché" que j'ai fait mes premiers plats, de la tarte Tatin à la poule au riz, en passant par la soupe à l'oignon, la brioche, le filet de canard sauce poivrade, le gratin de macaronis ou la salade de haricots verts. Et c'est en lisant les recettes que je rêvais de la soupe aux truffes VGE, de la poularde en demi-deuil, du lièvre à la Royale et autres grands plats emblématiques de la cuisine française. On avait peu de livres de cuisine à l'époque. La Bonne Cuisine de Madame Saint Ange pour l'ancienne, et la Cuisine du Marché de Monsieur Bocuse pour la moderne. Oui, la moderne.

gougere

On ne nous sert qu'une seule gougère à l'apéritif, et c'est fort fort heureux ! Elle sort du four pour sauter dans notre bouche, toute tiède, croquante et moelleuse.

Alors quand j'ai lu sur internet des critiques, du genre : le décor est kitsch, la cuisine est nullement créative, la présentation des plats est basique et sans recherche, la vaisselle est démodée, là je rigole doucement, je lève les yeux au ciel en soupirant et je me dis qu'il faut bien de tout pour faire un monde. Hé oui, pas d'assiettes carrées ou triangulaires, pas d'ardoises où se battent en duel une caille désossée en forme de parallélépipède rectangle, une barre de carotte-panais ou de petit-pois-feuilles-de-menthe (selon la saison) collés à l'agar, une ligne de sauce pratiquement virtuelle et une pincée de poudre de perlimpinpin  qu'il faut sniffer à la paille. Chez Bocuse, les assiettes sont rondes (quelle ringardise !), en fine porcelaine de Sèvres ou de Limoges (ça existe encore ?) et, oui, le décor des assiettes comme celui de la salle est kitschissime à souhait, coloré, tarabiscoté, avec une grande cheminée, des dorures, des tableaux qui nous racontent des histoires, des perdrix qui s'ébattent sur fond d'azur, en compagnie de lièvres et de petits poissons : on se croirait dans le salon d'une grand tante de province (ciel, comme c'est désuet !). Mais surtout c'est chaleureux et il y règne une immense générosité, un je ne sais quoi de bon enfant, un air de bonne humeur, et du bonheur, du bonheur ! Des insensés viennent peut-être chez Bocuse pour manger de la cuisine moléculaire, ou de la fusion food dans des ardoises rectangulaires... Heu...on a dû mal les renseigner ou ils se sont tout simplement trompés d'adresse.

pain

Même le pain est exceptionnel. Baguette tradition française, évidemment. Oh le petit beurrier : je voudrais le même !

On vient chez Bocuse pour manger du Mythe, de l'Histoire de la gastronomie, de l'Histoire de France, des plats goûteux, avec de la crème, du beurre et du vin. Et on mange merveilleusement bien ! Les produits sont plus que splendides, les cuissons parfaites, les recettes parfaitement mises au point depuis des décennies. Et les plats sont simples, sans chichis, les saveurs sont franches on identifie tout de suite ce qu'on a dans l'assiette : on entend des "mmmm" à chaque coup de fourchette. Il y a comme de la naïveté dans cette cuisine, mais bien entendu c'est une fausse naïveté car la technique est extrêmement élaborée.

soupe

Une petite soupe de courge à la châtaigne qui vous fera trouver intelligentes toutes les courges du monde !

foigra

Et le foie gras chaud au verjus est peut-être démodé, mais c'est un chef d'œuvre d'harmonie et d'équilibre entre l'acidulé de la sauce et le gras du foie, que vient souligner le craquant de la gaufrette, les petits raisins moelleux et les dés de pommes fondants.

VGE

Ça c'est de la pâte feuilletée !

Non, la soupe VGE n'est pas qu'un basique bouillon de pot au feu aux légumes (oui j'ai lu cela dans une critique). En plus des légumes, de petites lamelles de foie gras et de truffes nagent et batifolent dans un consommé. Quel concentré de consommé ! Et on fait quoi ? Eh bien on casse la croûte ! Vous l'aviez deviné, je suppose.

sole

Et non, la sole Fernand Point, aux nouilles sous son sabayon gratiné n'est pas banale. On peut manger souvent de la sole (enfin chez moi c'est pas tous les jours !) et des nouilles, ou même de la hollandaise, mais il n'empêche que ce plat est exceptionnel. Le filet de sole est parfaitement cuit, posé sur son socle de tagliatelles fraîches, dés de tomate et champignons cuisinés au vin blanc. Le tout est nappé d'une hollandaise succulente, puis passé à la salamandre.

granite

Comme dans les repas d'autrefois, un granité va faire couler tout cela : un granité vigneron, au cassis, nappé d'un sirop de beaujolais. L'air de rien. Une merveille.

vessie  vessie2

La volaille de Bresse en vessie de la Mère Fillioux, elle seule vaut de faire un voyage jusqu'à Lyon, même si on habite à l'autre bout du monde. Ce n'est pas seulement bon, succulent, divin, c'est grandiose. Elle est truffée sous la peau et cuite dans une vessie de porc. Le maître d'hôtel vous la présente, gonflée comme un ballon de football, puis il sort la merveille de son écrin et tous les parfums qui s'échappent alors vous donnent un avant goût du paradis. La bête est découpée devant vous, puis dressée sur l'assiette, en compagnie d'un riz cuit au bouillon  (non, ce n'est pas un risotto, comme je l'ai lu dans certaines critiques ignorantes), de petits légumes frais qui ont fait connaissance avec le beurre et d'une onctueuse sauce suprême où les morilles ont la vedette. On retrouve avec plaisir ce service à l'ancienne où le maître d'hôtel vous présente la volaille et vient la découper avec art sur un guéridon. Un service qui met en valeur les métiers de la salle, le serveur n'est pas qu'un simple porteur d'assiette, c'est tout bonnement épatant.

vessie3

Et ce n'est que le premier service. La volaille entière est pour 2 personnes. Après avoir servi les suprêmes, le reste repart en cuisine pour être tenu au chaud, et un peu plus tard on revient vous servir les cuisses, ou vice versa... et là vous vous félicitez de ne pas avoir eu l'habituelle farandole des miniatures à l'apéritif.

Le plateau de fromage est magnifique, mais là... il faut se rendre à l'évidence : nous ne pouvons pas lui faire honneur et nous déclinons la proposition (Saint Marcellin, pardonnez-nous !), afin de goûter aux desserts, qui entre temps sont arrivés au centre de la salle.

buffetdess

Oui, oui, les desserts sont hyper classiques, choux pralinés, babas, millefeuilles, glaces et sorbet, fraisier, tartelettes, gâteau au chocolat et fruits rôtis ou aux sirops... mais des desserts comme ceux-là on n'en mange pas souvent !

neige

Les gourmands peuvent prendre autant de desserts qu'ils veulent. Je revendique ma gourmandise mais (hélàs, vaincue,) je n'ai pu en déguster qu'un seul. J'ai choisi un dessert que j'aime depuis l'enfance. Tout simple et pas sophistiqué pour deux sous, l'œuf à la neige qu'on appelle ici par son vrai nom et non pas de celui usurpé d'île flottante. Pas l'œuf à la neige caoutchouteux du micro ondes. Le vrai œuf à la neige à la fois ferme et fondant sur sa généreuse crème vanillée. L'œuf à la neige, un dessert tellement simple, et tellement difficile à réussir parfaitement ! Je n'ai pas été déçue. Même sans son décor de pralines concassées et de caramel il eût été savoureux.

Monsieur s'est laissé tenter par la tartelette aux framboises.
— "Avec une boule de glace vanille", insiste le Maître d'Hôtel.  "Je vous mets aussi quelques fraises, c'est pour faire tenir la glace".
Il se laisse convaincre :
— Soit
Et voilà l'assiette qui arrive, un petit tableau : et vous faites oooooh comme des enfants émerveillés, et c'est ça, tout simplement, le bonheur. Et c'est ça, un diner chez Bocuse : on remonte le temps, on repart dans son enfance et on retrouve avec beaucoup de candeur des sensations pures et chaudes, des émotions simples, de l'ordre du réconfort, rien d'intellectuel. On est dans l'anti snobisme, et cela fait du bien au corps comme à l'âme, d'oublier tous les grincheux du monde.  On sort de là, réconciliés avec soi-même et avec l'univers.

tartelette

Dîner chez Paul Bocuse, c'est un spectacle complet. Dans la salle autant que dans l'assiette. Le ballet des serveurs, du maître d'hôtel au commis, en passant par le sommelier et le chef de rang est réglé au diapason, chacun est à sa place, sait ce qu'il doit faire, les rouages tournent comme une horloge, c'est une merveille à observer. La salle était complète, je devrais dire les salles, et jamais nous n'avons attendu un plat, jamais un verre vide, tout le monde est aux petits soins.

cuisine

Nous avons eu le plaisir de visiter la cuisine, impeccable, brillante et briquée comme un sou neuf.  À la fin du service il ne reste rien du service précédent, toutes les mises en places sont recommencées à zéro à chaque début de repas. Trois chefs MOF officient dans cette cuisine, Christian Bouvarel, Christophe Muller  et Gilles Reinhardt ;  un MOF est aussi en direction de salle : François Pipala.

bocusemoiPaul Bocuse, 84 ans, ne travaille peut-être plus en cuisine, mais il est bien là, dans la salle. Quand il apparaît, on dirait qu'un grand souffle d'émotion parcours les convives. Un murmure se propage entre les nappes, les plats, les assiettes, et les verres qui suspendent leur tintement, puis se taisent. On pose sa fourchette, on regarde. Il vient à chaque table avec un mot gentil, s'enquiert si tout va bien. Se prête parfois gentiment au jeu de la photo souvenir. On se dit qu'il nous aime pour venir ainsi chaque soir avec son sourire, sa toque, son col tricolore et son tablier immaculé.

Et on se dit aussi qu'on a mangé un morceau d'éternité.

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Commentaires
S
Quelle merveilleux billet! <br /> <br /> ...Cherchant la manière de désosser des pieds de cochon (ben oui, ça ne s'invente pas) suis tombé sur votre recette (toute simple) et de là, sur votre blog, que je découvre donc.<br /> <br /> Tout d'abord, merci d'écrire comme vous le faites en FRANÇAIS et sans fautes d'orthographe, cela devient rarissime...! <br /> <br /> (Probablement est-ce "générationnel"...hélas.)<br /> <br /> Puis, Lorrain que je suis, je partage votre amour de l'Alsace, le soin et la générosité de ses habitants et de sa cuisine, chaleureuse, raffinée et beaucoup plus complexe que l'on pourrait croire: elle ne se résume certes pas à la choucroute (pour délicieuse qu'elle soit!)<br /> <br /> ...La torche aux marrons, ma mère en fait une délicieuse, elle est du Doubs comme certains de vos commentateurs, je me sens "en pays de connaissance", c'est vrai que c'est fameux! On est bien sur votre blog...<br /> <br /> Enfin, j'ai toujours rêvé d'aller dîner chez Paul Bocuse!<br /> <br /> Grâce à vous, je m'y suis cru - quoique par procuration - vous alimentez donc ma songerie...<br /> <br /> Il faut que je me dépêche tant qu'il est vivant...<br /> <br /> Merci ++++ Madame de ce blog que je vais consulter fréquemment.<br /> <br /> Continuez, vous faites oeuvre utile et, effectivement, poétique!
M
@ Geoffroy, merci ! Je suis bien d'accord !
G
Bonjour Marie Claire. <br /> <br /> <br /> <br /> Depuis près d'un an nous rêvions d'aller chez Mr Paul... Après avoir écumé les critiques et économisé un peu (beaucoup ?), nous étions un peu inquiet... En effet il y a quelques personnes qui sont déçue comme vous le dites au début de votre texte !<br /> <br /> <br /> <br /> Nous avons sauté le pas ce week end... Et quel repas ! Les plats sont bien sûr parfaits, comme les produits ou le service. Mais j'ai surtout été touché par cette ambiance, l'impression d'être 30 ans en arrière, et tous ces gens qui se donnent pour faire vivre cette atmosphère.<br /> <br /> <br /> <br /> Mr Paul est passé nous voir, il était assez fatigué, mais il va toujours voir chaque convive. <br /> <br /> <br /> <br /> En bref un des meilleurs repas que j'ai pu faire, tant au niveau des saveurs, que de l'émotion.<br /> <br /> <br /> <br /> Une table mythique.
M
Merci Citrine. Monsieur Paul est toujours là, et c'est toujours un bonheur.
C
Bonsoir M. Claire,<br /> <br /> En lisant ton article, je me suis retrouvée dans la jolie salle de restaurant de Monsieur Bocuse, quel bon souvenir, c'est grandiose !<br /> <br /> Nous y avons fêté notre anniversaire de mariage...et j'avoue avoir été émue aux larmes en voyant le grand maître. C'était un rève pour moi, et ce dîner était vraiment exceptionnel, sa cuisine est un enchantement !<br /> <br /> Cordialement, Citrine
A
Je rattrape mon retard de lecture chez toi et que vois-je ? Boudiou. Tu en as de la veine. Ça, c'est vraiment un de mes très grands rêves, dans mon top 10 de mes très grands rêves, même. Peut-être que je pourrais demander ça pour dans 5 ans, pour mon passage de dizaine ? Monsieur Paul m'attendra, toute façon, il est increvable. En attendant, merci de partager.
N
Le grandiose Paul Bocuse.<br /> Tu as de la chance de le rencontrer, en plus une photo avec lui.<br /> La vessie de porc et le poulet est fantastique.<br /> Tout est fabuleux, j'aimerais bien y aller quand le Pape est encore vivant.
A
magnifique ...merci pour ces plats pleins d'émotion...
L
cette religion la j'aime bien!! belle la photo collector!!
C
J'ai 25 ans , mais pour moi rien ne vaut les "recettes de grand-mère".<br /> Hier soir, c'était palette aux lentilles et ce soir paupiettes sauce moutarde ...<br /> <br /> Voilà pourquoi votre blog est mon préféré parmi tous les autres blogs "fashion food" (ou en français "cuisine de mouton de Panurge")<br /> <br /> Vous m'avez donc donné envie d'acheter ce livre de cuisine du marché de Bocuse.<br /> Mais attention, pour les autres amatrices, il semble que la dernière édition ne soit qu'un pâle résumé de la première (200 recettes au lieu de 2000) et sans les desserts.<br /> <br /> Ouvrez l'oeil sur les sites d'occasion !
J
En tout cas, très bien écrit. Ça fait même venir l'eau à la bouche...
V
J aime les gens comme toi un peu à contre courant qui marchent sur le cote et à l inverse des autres.Des vrais assiettes bien garnies avec des noms qui parlent...bravo à mr Bocuse.Il m arrive regulierement de refaire des recettes un peu veillotes mais comme les gens se regalent quand ils redecouvrent ces gouts.J aime ta facon de voir l art culinaire,ton franc parler.Certains blogs,emissions de cuisine me fatiguent,les gens essaient de singer les grands chefs alors que parfois ils ne savent meme pas decouper une volaille...
E
Ô temps suspend ton vol ... J'ai moi aussi lu ce billet d'un bout à l'autre sans omettre un seul mot. Et je me suis régalée! Merci à toi de nous conter si joliment la "cuisine" du Pape et de nous faire rêver. <br /> Et qui sait? un jour peut-être ...
F
merci de nous faire profiter cette expérience unique
L
Merci pour ce petit tour au paradis où les petits lapins font la ronde. Très joli billet, émouvant.
S
Chère Marie-Claire, lever les yeux au ciel quand on est chez le pape, quoi de plus normal?[Ange]
J
merci pour votre réponse<br /> bonne continuation sur ce blog
M
Johanna : vous pouvez télécharger la carte, avec les prix, sur le site de [URL]:url:www.bocuse.fr/accueil.aspx[NAME]Paul Bocuse[/URL]. Les menus vont de 135 à 220 euros.
J
Pourriez vous me renseigner sur le prix d'un repas complet en moyenne ? <br /> cordialement
M
[Oui] je suis contente de lire tous vos commentaires, merci à tous. <br /> [I]Flo,[/I] quelle belle initiation pour tes filles ! Nous aussi, nous aimons emmener nos enfants à de grandes tables... attention, après ils deviennent cuisiniers ou pâtissiers ;-)<br /> [I]Nadine[/I] : promis je viendrai un jour goûter tes œufs neige, et en attendant je vais (essayer de) ne plus dire de mal du micro ondes [;)] Mais à en juger par ton blog je sais que tu es une bonne et "vraie" cuisinière.<br /> [I]Miss LN[/I] : et n'oublions pas Lo et Mère l'église... <br /> [I]Patrick [/I]: oui, chez nous c'était un vœu depuis longtemps d'y aller du vivant de monsieur Paul. Et nous avons été comblés de le voir en chair et en os. Quelle présence !<br /> [I]Mag [/I]: Je me rends compte que beaucoup de gens ne vont pas dans ces restaurants seulement parce qu'ils pensent que c'est guindé ou sophistiqué, ou qu'on doit avoir le petit doigt en l'air. C'était peut-être vrai il y a cinquante ans, mais plus maintenant, et c'est tant mieux ![dingding]
M
Waouhhh, quel récit !<br /> Ta remarque à Vika m'a rappelé la fois où nous étions allés chez Jean-Michel Lorain et où je n'avais pas pu m'empêcher de saucer le reste d'oeuf mollet aux oursins avec... mon doigt ! Je sais que ça ne se fait pas mais, avec du pain, je n'aurais pas eu le "vrai" goût ! Et quand le serveur m'a surpris, je suis devenue toute rouge et il m'a dit qu'il ne fallait pas car si le chef m'avait vu, il aurait été flatté ! Comme quoi !
V
Pour moi, ce sera avec le pain.<br /> Alors c'est vrai, je n'ai plus aucune excuse.<br /> Je suis prête pour le grand festin,<br /> Et moi aussi, je poserai avec Mr Bocuse...<br /> non mais!
P
J'aimerais y aller avant que Monsieur Paul ne soit trop vieux pour apparaître, encore que je le vois bien finir à la Molière! "La cuisine du marché" a été ma première référence, je le regarde encore de temps en temps!
M
Vika, il va falloir que tu trouves une autre excuse, celle-ci n'est pas recevable. On peut être étoilé sans être guindé, et c'est ça la vraie classe ! Je pense au contraire que tout chef est flatté que l'on sauce ses assiettes, soit avec le pain, soit avec la cuillère qui est mise à notre disposition. (heu tu crois que je me suis privée, moi ??? non mais.)
V
Voir de vraies sauces dans les assiettes! Quel plaisir pour les yeux.Cela change des petites "bavouilles" qui sont trés tendance de nos jours. Mais dans un "grand" restaurant, ça doit pas faire bonne impression de bien saucer son assiette en finissant tout le pain. Bon alors c'est pas pour moi. Et les oeufs à la neige, une "tuerie" comme disent les gens en ce moment, ça aussi c'est tendance. Là je lècherais carrément l'assiette pour bien faire fondre la neige. C'est pas bien vu non plus, je suppose dans un restaurant 3 étoiles.<br /> Je n'irai donc pas chez Bocuse. Là je suis en train de baver comme une limace sur l'écran, mais ça va, personne ne le voit!<br /> Je n'ai plus qu'à nettoyer...<br /> Allez, je vais faire réchauffer ma soupe!
M
Merci Marie Claire, toujours égale à toi-même tu as réellement l'art de faire rêver nos caboches en passant par nos papilles et notre flair!<br /> Et tous ces Saints que tu révères, nous leur rendons le même culte.<br /> En bonne Normande je vais visiter Saint-Michel via Pont-l'Evêque et je t'offre ma Sainte-Adresse !
N
Vois-tu je lis rarement du début à la fin les billets relatant les dîners chez les chefs étoilés, ça ne m'intéresse pas plus que ça. Mais là, je n'ai pas sauté un mot, je me suis régalée, je t'ai accompagnée tout le long du repas.<br /> Tu sais comme moi que le kitch d'hier est le top du top de demain. Je suis sûre que les assiettes ornées de petits lapins seront à la mode demain [Oui] [la tu vois]. J'ai lu récemment que certains découvraient les œufs à la neige, c'est en train de devenir dans le coup.<br /> Ceci dit on peut faire les blancs en neige au MO, c'est une question de durée de cuisson, il faut tester et retester. Je t'assure que les miens ne sont pas caoutchouteux du tout[Non][;)]. La crème, bien sûr, pas question[Non].
M
Une expérience quasi mystique, n'est-ce pas. Quel beau moment pour nous aussi.
F
Je partage à 100% ton billet. Mon cher et tendre et moi avons diné chez le Pape il y a quelques années (j'étais enceinte de ma 3e fille, qui a aujourd'hui plus de 5 ans) et ce fut un moment parfait en tout point de la nature de celui que tu décris. Un immense Monsieur, ce Paul Bocuse. Et comme j'ai eu la chance de diner à plusieurs tables étoilées en France depuis 20 ans, j'ajouterai : un TRES TRES grand Monsieur, pas commun du tout.<br /> Avec mon mari, on s'était dit ce soir-là qu'on aimerait y inviter nos filles tout à tour, le jour de leurs 15 ans, par exemple, pour un repas exceptionnel à tous points de vue... Peut-être...<br /> Merci pour ce billet qui me replonge dans une mémoire délicieuse.
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