Le dernier jour de l'année vaut bien une Saint Jacques
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Voilà,
c'est le 31 décembre. Nous allons plonger dans l'inconnu du temps qui
passe. Pourquoi fête-ton ce passage avec tant de bruit et de clinquant ?
C'est immémorial et fondamentalement humain : nous avons peur du temps
qui passe. Alors pour conjurer notre peur, nous célébrons la fin d'un
cycle et le début d'un autre : nous remettons le temps à son début.
C'est le mythe de l'Éternel Retour.
Quoi de mieux, pour fêter cela qu'une Saint
Jacques sublime et minimaliste dans sa coquille, sortie comme Aphrodite
des eaux primordiales ?
Je vous propose une recette
extrême de candeur et de dépouillement, mais d'une grande élégance : la
Saint Jacques au beurre de truffe. Je l'ai servie au début de mon repas
de Noël, en "patience". Servi ainsi en toute petite portion, ce plat
quand même luxueux devient très abordable. Comptez 2 à 2,50 euros par
personne.
Par personne :
1 noix de Saint Jacques
5 à 10 g de truffe
2 cuil. à café de beurre
+ une noisette de beurre pour la cuisson
Préparez le beurre de truffe : râpez la truffe et mélangez-la avec le beurre ramolli.
Faites réchauffer les coquilles nettoyées des Saint Jacques, ou les récipients de service dans le four tiédi.
Dans le beurre chaud d'une poêle, faites colorer les Saint Jacques salées et poivrées à feu vif pendant 30 secondes environ sur chaque face. La noix doit rester crue au centre.
Posez-les dans les coquilles et posez dessus une petite cuillerée de beurre de truffe, laissez-le fondre et servez.
Vous allez voir. Les gens goûtent, et le silence se fait. Tic tac. On entend la pendule, et les douze coups de minuit vont sonner sur l'année nouvelle...
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