Pâte feuilletée et gastronomie moléculaire
Vous vous rappelez de la question posée lors du dernier séminaire de gastronomie moléculaire ?
Est-il exact que les pâtes feuilletées congelées avant d’être cuites (et cuites directement à la sortie du congélateur) montent mieux à la cuisson que les mêmes pâtes non congelées ou décongelées avant la cuisson ?
Une expérience a été faite lors du séminaire, sur une pâte feuilletée, dont la moitié a été congelée.
A gauche, la pas congelée, à droite, la congelée. On met les deux sortes au four en même temps, sur la même plaque. Et on fait cuire. Suspense.
Le monsieur est un professeur de pâtisserie de l'école Ferrandi. A la sortie du four, on observe les deux échantillons de pâte. Il est dubitatif. A première vue, il n'y a pas de différence flagrante. Voyons de plus près.
Dubitatif itou. Pas concluante, l'expérience. Heu, la congelée est devant ou à l'arrière ? Les deux pâtes ont très bien gonflé, c'est le moins qu'on puisse dire. Ils savent la faire la pâte feuilletée, à Ferrandi. Les carrés se sont même ouverts puisqu'ils n'étaient lestés par rien.
On pourrait presque compter les feuilles. C'est aérien
dans les deux cas, congelé, ou pas congelé. Comme quoi il ne faut pas
toujours croire ce qu'on lit ou entend ça et là...
Bien sûr, cette
expérience n'est que la première de l'étude. Il s'agissait lors de
cette première séance de mettre au point le protocole, définir la
recette de la pâte, le temps de congélation, la température de
cuisson... Il faudra donc la refaire identique plusieurs fois pour
savoir si le résultat est le même à chaque fois, car on ne peut pas
conclure sur une seule expérience.
On prévoit pas mal de millefeuilles... Mais c'est pour faire avancer la science, hein ?
Le prochain séminaire aura lieu demain jeudi 16 octobre, de 16 heures à 18 heures, toujours à l'Ecole Ferrandi,28 bis rue de l’Abbé Grégoire, 75006 Paris.
Et le dicton à étudier sera:
L’oseille cuit avec du poisson, en cocotte lutée, dissout-elle les arêtes ?
Personnellement j'ai toujours douté de cette affirmation... Par quel miracle l'oseille arriverait-elle jusqu'aux arêtes à travers la chair ? Et de plus pour avoir cet effet, il faudrait que ça cuise très longtemps : donc quel serait l'intérêt d'avoir un poisson hyper cuit alors que le plus pur délice c'est le poisson délicatement cuit rosé ?