Comment faire des tomates confites
Les tomates sont au maximum de leur saveur en ce moment, elles ont reçu beaucoup de soleil cet été. Avec un peu de patience, on peut concentrer encore leur goût en les faisant lentement sécher dans le four.
Attention je parle d'une espèce en voie de disparition : les tomates de saison qui sont poussées dans la terre. Oui, il y en a qui ne le savent pas, et ça ne doit pas être des lecteurs de ce blog, mais les tomates ont une saison. Et si les gens arrêtaient d'acheter des tomates entre octobre et mai, peut-être qu'on serait débarrassé de ces machine rouges au goût aqueux, à 90 centimes le kilo. La course au premier prix, à celui qui sera 2 centimes moins cher que le voisin, a en réalité des coûts exorbitants: des coûts sociaux et environnementaux, depuis les serres où les fruits sont imbibés de solutions chimiques, les travailleurs agricoles clandestins en Espagne, jusqu'aux caissières sous rémunérées des hypermarchés, en passant par la colonne des camions frigorifiques à la queue leu leu sur les autoroutes. Tout ça pour vendre des tomates en février à 1 euro le kilo.
Sachez que 95 % de la production de tomates françaises est cultivée hors sol. C'est à dire que tout ce que vous achetez en grande surface n'a jamais vu l'ombre d'une motte de terre.
Si vous achetez au marché ou chez l'épicier du coin, vérifiez la provenance des caisses sur les étals ! Parce que ça peut être exactement la même chose et venir de la même centrale d'achat. Si la caisse porte le nom d'une marque telle que Savéol, ou Prince de Bretagne, ou une marque espagnole ou marocaine, c'est que c'est du hors sol. Vous êtes prévenus.
Dans les AMAP, les Ruches, magasins fermiers (il y en a de plus en plus) et les autres circuits courts, vous trouverez des bonnes tomate locales pour le même prix (et parfois moins chères) que les insipides industrielles.
Revenons à nos tomates confites, ça va nous remonter le moral. C'est un jeu d'enfant, avec un peu de patience.
Choisissez des variétés fermes et charnues, peu aqueuses, comme les olivettes, par exemple. N'essayez pas de le faire avec les tomates industrielles : concentrer le néant, c'est impossible. Zéro multiplié par zéro ne donne pas grand chose. Coupez-les en 2 dans la longueur et placez-les sur une plaque de cuisson. Vous pouvez les serrer mais ne les superposez pas. Saupoudrez-les lègèrement de sel fin.
Allumez le four à 90°C. Enfournez la plaque et laissez cuire pendant 4 à 6 heures, selon le degré de séchage que vous voulez obtenir, en retournant les tomates de temps en temps.
Après 3 heures, hachez des gousses d'ail, du thym frais, du persil, de l'origan,du basilic. Répartissez tout cela sur les tomates et arrosez d'un filet d'huile d'olive, poursuivez la cuisson. Moi je les ai laissées 5 heures au total. Elles étaient confites, mais pas complètement sèches.
Après ça, vous pouvez les mettre tout simplement sur des pâtes, avec un peu d'huile d'olive et du basilic, ou les écraser sur une tranche de pain grillé, en accompagner un poisson, en faire une sauce , en agrémenter une salade, des sandwiches, et c'est extra !
Vous les conserverez 1 à 2 semaines au frigo dans un bocal, avec ou sans huile d'olive. Vous pouvez aussi les congeler pour en profiter en hiver, au lieu d'acheter des tomates en février.
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